mercredi 3 novembre 2010

Le retour du bon vieux temps


Les élections américaines d'hier ont été qualifiées de raz de marée, de révolution, de domination de la droite, etc. Oui, le gain de 60 sièges à la Chambre des représentants est impressionnant. Toutefois, on n'a pas besoin de tellement de recul pour trouver une composition comparable du Congrès. En fait cela ressemble à ce qu'on avait sous G.W. Bush, et même avant.




La "révolution" républicaine au Congrès, si l'on veut, a eu en 1994, soit 2 ans après l'élection de Bill Clinton. C'était l'époque de Newt Gingrich et du "Contract With America". Lui et son équipe étaient vus comme des jeunes idéalistes qui allaient ébranler les dinosaures de l'Establishement (ça vous rappelle quelque chose?). Dès leur élection toutefois, ils sont vites tombés dans les bras des lobbyistes et rentrés dans le rang.

Leur légère domination de la Chambre durera jusqu'en 2006, où le sentiment anti-Bush et anti-guerre est finalement suffisant pour renverser la vapeur. Les attentes sont grandes; la revue Time annonce même en première page que Bush n'a plus le choix, il doit se retirer d'Irak. Les Démocrates en fait ne réaliseront presque rien. Ils ne semblent pas intéressés à gouverner. La cote d'approbation populaire du Congrès tombe au plus bas.

Malgré les déceptions, les Démocrates réussissent le coup une seconde fois en 2008, ici inspirés par la candidature d'Obama. Les électeurs y voient un politicien différent, qui enfin changera les choses pour le mieux. Autre déception, le Congrès avance à pas de tortue et les Républicains réussissent à bloquer un tas de projets de lois et à faire de la réforme de la santé une pâle image de la vision originale.

Finalement hier, les Américains en ont eu assez. Ils ont donné la chance aux Démocrates lors des deux dernières élections, et cela n'a à peu près rien donné (ni même en santé; ce sera le sujet d'un prochain billet). Ils sont retournés au système de 1994-2006 avec une différence notable, le Sénat est toujours sous contrôle démocrate (de très peu).

A quoi peut-on s'attendre? Les Républicains ont maintenant l'initiative des lois à la Chambre, mais durant la campagne ils n'ont pas vraiment promis de législations, sauf perpétuer les baisses d'impôts de Bush au-delà de 2010. L'inaction du Congrès devraient se perpétuer, de façon un peu plus pire cette fois-ci. Ce qui va vraiment changé à mon avis, ce sera l'usage du "subpoena power" de la Chambre pour déclencher des commissions d'enquête sur Obama et ses amis de la Maison blanche. L'objectif des Républicains est de préparer la prochaine élection, et ils profiteront des deux prochaines années pour démolir l'opposition. Je me console en me disant que cela fera de la bonne télé...

Et le Tea Party? Il est déjà rentré dans le rang. Ses gagnants ont reçu leur chèque. Il n'existe plus.

1 commentaire:

  1. Et naturellement, les républicains trouveront probablement une autre excuse pour relancer un autre conflit de guerre en vue d'améliorer l'économie. Je ne peux m'empêcher d'être cynique à ce point-ci. Ils ont pris des années à s'enterrer dans leurs dettes et n'on pas la patience et la tenacité d'en sortir selon moi.

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