dimanche 31 octobre 2010

Les campagnes électorales s'enveniment

En 2002, le Congrès américain passait une série de mesures (le McCain-Feingold Act) réglementant les campagnes publicitaires électorales. Une de ces mesures était d'obliger le candidat à s'identifier et à endosser ses propres publicités. C'est pourquoi on entend toujours "I'm X and I approve this message" au début ou à la fin des spots. Le but était de réduire les publicités style "attaque" qui salissaient les campagnes. Avec l'obligation d'endosser le message, on a cru que les politiciens honorables n'oseraient plus être méchants.


 

Ça n'a pas fonctionné...
(Source du graphique : New York Times).

samedi 30 octobre 2010

Jouer sa maigre fortune

Suite à ce billet de Jean-François Lisée sur le jeu au Canada, j'ai été consulter l'étude de Statistique Canada (une version plus récente que celle chez M. Lisée). Il est étonnant de voir l'Alberta et la Saskatchewan en haut, et le Québec tout en bas, en ce qui a trait aux dépenses par habitant Ce qui a attiré le plus mon attention par contre, ce sont les dépenses de casino. Parmi les tranches de revenus, ceux gagnant $20,000 et moins par année dépensent pas mal plus dans ces établissements que toutes les autres tranches, mêmes les plus riches. Désolant. Seule consolation, 10% des pauvres jouent au casino, comparativement à la moyenne nationale de 18%.

Si le sujet vous intéresse, visitez l'Alberta Gaming Institute de l'Université de l'Alberta.

samedi 23 octobre 2010

Droite vs. droite

A Québec cette fin de semaine, la droite se réunit en congrès de réflexion sous la bannière du Réseau Liberté Québec. Même si on en parle beaucoup ces temps-ci, on est encore loin de l'unité. On peut identifier quatre groupes actuellement : les libertariens anti-taxes surtout menés par la "talk radio" de Québec, les "Lucides" fiscalement responsables de l'ex-Premier ministre Lucien Bouchard qui militent pour plus de taxes et de frais afin d'éliminer le déficit, le proto-parti "Force Québec" (désignation non officielle) qui reprend le message des Lucides mais, vu qu'ils veulent participer aux élections, ne peuvent pas proposer l'austérité maximale, et enfin l'ADQ, parti existant mais moribond qui voudrait bien se joindre à s'autres mouvements de droite.

Le principal facteur diviseur semble tourner autour du fardeau fiscal et de l'État-providence. Doit-on réduire les impôts drastiquement ou doit-on s'attaquer au déficit en les haussant? Il y a une raison pourquoi ni les libertariens, ni les Lucides ne veulent se présenter aux élections : aucun de ces programmes ne passerait dans la population. Ils se contentent, un peu hypocritement si vous voulez mon avis, d'être des "groupes de réflexion" tentant d'influencer l'opinion publique.

Le mouvement Force Québec veut passer à l'étape suivante, mais avec quel programme? Il est évident qu'ils devront plaire aux différentes branches de la droite, et qu'ils devront modérer le message. Bref, reprendre le flambeau de l'ADQ...

mercredi 13 octobre 2010

Sur le pouvoir fédéral de dépenser

Maxime Bernier, la machine à idées du Parti conservateur canadien, propose d'éliminer le pouvoir fédéral de dépenser, afin de résoudre les éternelles chicanes constitutionnelles. De quoi s'agit-il au juste?

C'est bien connu, le fédéral a plus d'argent que les provinces (avec exception, parfois, des productrices de pétrole). Cela est principalement dû au fait que les services publics les plus coûteux, comme la santé et l'éducation, sont de compétence provinciale. Ces services ne coûtaient à peu près rien en 1867 lorsqu'on a partagé les pouvoirs entre les gouvernements. Donc, pour que le pays fonctionne sous un régime d'État-providence, le fédéral doit transférer des fonds publics vers les provinces.

Il existe deux types de transferts : en espèces et en points d'impôt. Le premier est tout simplement de l'argent. Le second est une baisse d'impôt du fédéral en échange d'une hausse équivalente dans les provinces. En théorie, cela ne change rien pour le contribuable, mais la province récolte plus de revenus. La proposition de Bernier consiste à éliminer les transferts en espèce et à ne conserver que les points d'impôt.

Il s'agit d'une dispute constitutionnelle, car ce pouvoir plutôt important du fédéral ne se trouve nulle part dans la Constitution. Le point de litige est le suivant : personne ne s'oppose aux transferts en soi, mais les choses se compliquent lorsque le fédéral attache des conditions au chèque. Par exemple, une province qui ne respecte pas la Loi canadienne sur la santé (qui encadre sévèrement le privé dans la santé) peut se voir retirer une partie de ses transferts. Ceci constitue manifestement une intrusion du fédéral dans un pouvoir provincial. Toutefois, la Cour suprême a statué il y a longtemps que le pouvoir de dépenser est légal, en autant que celui-ci s'en tienne à des conditions générales.

Quelques commentaires sur la proposition :

  • Pour réellement en finir avec les disputes constitutionnelles, il faudrait... un amendement constitutionnel. Donc rouvrir la Constitution. Et on sait que chaque province (et le fédéral sans doute) a dans sa poche arrière une douzaine d'amendements qui sortiront dès que l'on procède à une ronde constitutionnelle. Ce sera le début, et non la fin, des disputes!
  • Éliminer les transferts en espèces pour ne conserver que les points d'impôt ne changerait pas grand-chose quant aux relations fédéral-provincial. On dit qu'avec les points d'impôt, les provinces gagnent de l'indépendance. Mais lorsque le PM Harper a baissé la TPS de 2 points ces dernières années, aucune province n'a saisi l'opportunité de hausser sa propre taxe de vente de 2 points.
  • On peut en débattre, mais le pouvoir de dépenser joue un rôle utile dans l'harmonisation des services provinciaux à travers le pays. Sans ce pouvoir, plusieurs provinces auraient déjà des systèmes privés de santé. La LCS et la menace financière du fédéral est en ce moment le rempart le plus efficace contre l'invasion du privé et la mort du système de santé canadien. Ralph Klein s'est notoirement battu contre le fédéral sur ce point, et à la fin il a dû plier les genoux devant les pénalités de transfert qui s'accumulaient.

Pour finir, un point négatif sur le pouvoir, très déterminant : son caractère arbitraire. Dans les années '90, Jean Chrétien décidait année après année combien d'argent il donnait aux provinces pour leurs services sociaux. Les provinces vivaient dans l'incertitude permanente, et ce fut un époque de vives tensions. Si on devait changer quelquechose sur le pouvoir de dépenser, ce serait d'éliminer le plus d'arbitraire possible. Lorsque Paul Martin est arrivé au pouvoir, il a immédiatement garanti pour 10 ans les montants de transferts en santé. C'est le genre de décision qui devrait être la norme.

mardi 12 octobre 2010

Gros contrat...


Bien que ne soulevant pas les passions en Chambre, le contrat des chasseurs F-35 pour remplacer les CF-18 continue à être contesté. On reproche principalement au gouvernement de procéder sans appel d'offres. Je ne vois pas en quoi un appel d'offres nous serait bénéfique.

D'abord, nous avons des ententes de défense mutuelle de longue date avec les Américains. Il est entendu qu'ils assurent notre défense, et en échange nous leur achetons de l'équipement, en particulier les avions. Ce serait un faux-pas diplomatique majeur que de se procurer des appareils militaires ailleurs.

Concédons que nous devons acheter américain. Quels sont les choix alors? Comme appareils conçus pour les mêmes missions que le CF-18, il y a le F-18E, le F-22 et le F-35. Le premier, aussi appelé "Super Hornet" (le CF-18 est le "Hornet"), est une amélioration substantielle du CF-18, mais le Canada veut passer maintenant à la prochaine génération d'appareils, ce qui n'est pas une mauvaise idée compte tenu que les achats majeurs sont largement espacés dans le temps. On a aussi peur que l'on cesse la production du F-18E dans les prochaines années. On oublie le F-22, il est interdit d'exportation à cause de sa technologie secrète, et en plus l'administration Obama en a cessé le financement suite à des dépassements de coûts exorbitants.

Il ne reste plus que le F-35. Un appel d'offre nous mènerait où, s'il n'y a qu'un seul appareil qui répond au cahier de charges? L'article cite un expert qui stipule que sans appel d'offres, on ouvre la porte à la corruption. Je ne vois pas le rapport : une compétition pour des contrats gouvernementaux peut très bien inciter des contracteurs à "s'acheter des appuis" comme on dit (voir Airbus, Mulroney et Schreiber).

dimanche 10 octobre 2010

La vie des riches et blogueurs

D'après le New York Times, c'est payant un blogue raciste d'extrême droite :

"PAMELA GELLER'S apartment, in the fashion of the blogosphere, doubles as her office. It is a modern full-floor unit in a high-rise on the East Side of Manhattan that could belong to a socialite or the editor of a lifestyle magazine."

(...)

"Asked how much her blog collects in reader donations and advertisements (one promotes a creationist Web site), Ms. Geller said only that it was enough to live on."

Ça vous vaut aussi l'attention démesurée d'un journal de grande réputation, pour des raisons que j'ignore... Tant qu'à y être, regardez aussi cet autre profil.