mercredi 8 décembre 2010

Le Registre des armes à feu et Polytechnique

par Emerson Csorba, étudiant du Campus Saint-Jean

Il y a quelques mois que le projet de loi C-391 fut défait par la Chambre des communes, par un vote de 153 voix à 151. Après avoir passé la deuxième lecture à la Chambre des communes, la Comité permanent de la sécurité publique et nationale a proposé une motion ayant la capacité de mettre fin à ce projet de loi, qui exigeait l'abolition du Registre. Bien que tous les députés Conservateurs aient voté en faveur de C-391, quasiment tous les membres des Libéraux, du Bloc Québécois et même des Néo-démocrates s'y opposaient. C'est une victoire temporaire pour le Registre, qui est toujours combattu par les Conservateurs de Harper, malgré l'appui fervent de la Coalition pour le contrôle des armes et d'environ 300 organisations alliées, y compris le Congrès du travail du Canada.

Le Registre est l'un des sujets les plus controversés au Canada. Créé en 1993 par le passage du projet de loi C-68 du gouvernement Chrétien, il réussit toujours à diviser l'opinion publique des Canadiens, renforçant les clivages entre les régions rurales et urbaines et polarisant la scène politique entre les Conservateurs de Harper et le Bloc Québécois de Duceppe, notamment avec l'amnistie qui dure jusqu'en 2011. Ceux qui prônent le Registre font référence au rapport de la Gendarmerie royale du Canada, qui montre que les policiers ont fréquenté le Registre environ 3,5 millions de fois en 2008 et qu'environ 90 pour cent des armes à feu au Canada furent enregistrées. Bref, le Registre reste un débat rempli d'opinions étroitement divisées.

Selon moi, le Registre est un outil important en vertu du fait que ça facilite la vie des policiers. Je trouve que l'argument le plus souvent utilisé contre le Registre est son coût, mais les figures sont parfois exagérées par le gouvernement fédéral. En 2010, le ministre fédéral de la sécurité publique, Peter Van Loan, a « admis avoir retardé de plusieurs jours la publication du rapport [de la GRC], plutôt que de le rendre public avant le vote de mercredi ». Le rapport montrait que les dépenses venant de l'enregistrement des armes à feu furent seulement 8,5 millions de dollars, environ trois fois moins du nombre donné par le gouvernement fédéral. Bref, si le Registre aide les policiers à trouver des criminels et si ça permet au gouvernement d'enregistrer environ 90% des armes à feu canadiens, je le soutiens.

Certes, il est important de ne pas oublier ce qui a mené à l'établissement du Registre. Le 6 décembre 1989, quatorze femmes furent tuées lors d'un massacre à l'École polytechnique de Montréal. Ce fut un évènement qui a bouleversé le Canada et qui a inspiré des Canadiens comme Heidi Rathjen à pousser le gouvernement libéral à établir un Registre. Il y a quelques jours qu'une pléthore d'universités canadiens ont organisé des cérémonies afin de reconnaître l'anniversaire de la tuerie de l'École polytechnique de Montréal. En fait, c'est un jour qu'on ne devrait jamais oublier.

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