lundi 20 septembre 2010

Le gouvernement québécois en péril?

Depuis un mois, nous assistons à Québec à un théâtre politique d'une rare envergure. C'est la Commission Bastarache, chargée d'enquêter sur le processus de nomination des juges par le gouvernement québécois. Tout cela a commencé lorsqu'un ancien ministre de la Justice sous Jean Charest, Marc Bellemare, a révélé qu'à son époque, trois juges avaient été nommés comme cadeau de remerciement à de gros donateurs au Parti libéral. Les principaux accusés, dont Jean Charest, ont toujours nié catégoriquement ces faits. Ce dernier est tellement certain de sa position, qu'il a lui-même demandé à l'ex-juge de la Cour Suprême, Michel Bastarache, de faire le ménage dans cette affaire.

M. Bellemare a été le premier à témoigner, et il y est allé de révélations-choc sur des pressions qu'il aurait reçu des financiers du Parti, et des sommes d'argent liquide circulaient d'une main à l'autre sous ses yeux. Par la suite, une série de témoins sympathiques au gouvernement ont défilé, tentant de contredire ces allégations. Le problème jusqu'ici, c'est que ni M. Bellemare, ni les autres témoins n'ont apporté de preuves solides de ce qu'ils avancent.

Cette semaine, les choses pourraient changer très rapidement. D'abord, aujourd'hui lundi, Georges Lalande, un des sous-ministres de Bellemare, est venu confirmer les accusations de son ancien patron. C'est le premier témoin à véritablement raconter à la Commission qu'il y avait effectivement un système obscur de nomination partisane de juges. Ensuite, on a appris récemment qu'il existe une liste des entrées et sorties au Bureau du Premier ministre à l'époque concernée en 2003. Elle est censée aboutir à la Commission dans les prochains jours. On pourrait y voir des noms suspects qui seraient embarrassants pour Charest.

Le Premier ministre a joué le tout pour le tout en mettant en place cette Commission. Plutôt que de chercher à minimiser l'affaire, il en a fait un "soap opera" en direct à la télé quatre jours par semaine. Cette semaine, nous saurons si oui ou non, il a creusé sa propre tombe politique...

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